Quel choix devez-vous faire concernant la sortie de votre 2ème pilier LPP ? Devez-vous faire le choix de la sécurité en optant pour le versement d’une rente viagère ? Devez-vous faire le choix d’une sortie en capital afin d’obtenir une plus grande flexibilité financière ? Est-il éventuellement plus judicieux de scinder ces deux choix et d’opter pour un versement en partie en capital puis le reste en rente viagère mensuelle ?
Sachez avant tout que la décision finale est essentiellement liée à votre situation familiale et personnelle. Il est essentiel de bien réfléchir sur le choix que vous allez faire en prenant le temps de la réflexion, mais également en vous faisant aider par un spécialiste de la prévoyance professionnelle.
Dans notre article, nous allons vous donner les divers éléments positifs et négatifs d’une sortie en rente ou en capital. Ce petit distinguo entre les différentes possibilités de sortie doit vous permettre d’y voir plus clair et de vous aider à la prise de décision.
Sortie en rente ou en capital de vos avoirs de vieillesse LPP : une question essentielle déterminante pour votre situation financière pour vos vieux jours !
Les informations clés sur votre 2ème pilier
Cela n’est pas nouveau et nous ne manquons jamais de vous rappeler que le système de prévoyance suisse est très complexe. Reposant sur 3 piliers : la prévoyance étatique, la prévoyance professionnelle et la prévoyance privée, ce sont les avoirs de vieillesse de ces 3 piliers distincts qui vous permettront de conserver le niveau de vie que vous aviez antérieurement à votre retraite.
Pendant votre vie professionnelle, des cotisations LPP seront déduites de votre revenu d’activité et permettront de vous constituer un avoir de vieillesse. Sachez que votre cotisation à la prévoyance professionnelle est scindée en 3 parties afin de couvrir les risques de décès, d’invalidité et de vieillesse.
Bien évidemment, tous les salariés ne cotisent pas à la LPP, car il existe certains critères et notamment des seuils de revenus pour être soumis à la prévoyance professionnelle. Pour obtenir plus d’infos sur les montants-limites LPP, n’hésitez pas à parcourir notre article : “Quelles sont les modifications de la LPP au 1er janvier 2023 ?”.
Comme nous vous l’avons expliqué précédemment, le capital constitué sur votre 2ème pilier va venir compléter votre rente AVS afin de vous garantir 60 % des revenus antérieurs. Au jour de votre départ à la retraite (65 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes depuis la votation de septembre 2022 sur la réforme de l’AVS 21), les avoirs de vieillesse présents dans votre LPP vous appartiennent, de la même manière que la décision à prendre sur un versement unique ou une rente mensuelle vous appartient.
Quels sont les points positifs et négatifs d’une sortie en rente ?
Les points “pour” d’une sortie en rente
Vos avoirs de vieillesse peuvent vous être versés au moyen d’une rente mensuelle. Sachez que dans cette hypothèse, c’est la caisse de pension qui assume le risque d’un mauvais placement de votre avoir de prévoyance. Cela signifie, de fait, que vous ne pouvez spéculer sur les fonds.
Une sortie en rente viagère a, de toute évidence, le grand avantage d’être garantie à vie. Aucun risque de voir votre rente baissée et encore moins stoppée, c’est le principe même de la rente viagère qui vous garantit une somme jusqu’à votre décès. Cette option vous apporte une plus grande sécurité financière.
En cas de décès, votre conjoint(e) percevra une rente de veuf ou veuve jusqu’à son propre décès. Pour percevoir cette rente certaines conditions doivent être respectées :
- avoir au moins un enfant à charge au moment du décès,
- être âgé(e) de + de 45 ans et avoir au moins 5 ans de mariage.
Dans l’hypothèse où les conditions ne sont pas remplies, le conjoint percevra un capital équivalent à 3 fois la rente viagère annuelle.
De plus, en cas de décès, il est possible que vos enfants perçoivent une rente d’enfant équivalente à 20 % de la rente invalidité LPP qui sera versée jusqu’aux 18 ans ou 25 ans en cas de formation ou apprentissage.
Les points “contre” d’une sortie en rente
L’inconvénient d’une rente viagère est que celle-ci est définie en fonction du taux de conversion. Qu’est-ce que le taux de conversion ? Ce taux dépend de l’espérance de vie, des prestations de survivants et du taux d’intérêt technique. Aujourd’hui, le taux de conversion légal, s’appliquant uniquement sur la part LPP obligatoire, s’élève à 6,8 %. Certains experts s’accordent à dire qu’il est bien trop élevé.
Ce taux de conversion s’applique sur le capital vieillesse de la LPP obligatoire. Par exemple, Mr X dispose d’un avoir de vieillesse de CHF 300.000,. Il percevra une rente annuelle de CHF 20.400, soit CHF 300.000 x 6,8 %. Cela représente donc une rente viagère mensuelle de CHF 1.700. Souvent, pour la part surobligatoire, le taux de conversion est bien plus faible.
Ainsi, l’inconvénient de la rente viagère est le taux de conversion, car une baisse de ce taux entraîne une baisse des rentes. Autre point négatif, votre rente viagère doit être déclarée à 100 % à l’impôt sur le revenu.
Enfin, en cas de décès prématuré, le capital non versé reste la propriété de la caisse de pension et ne sera pas légué à vos héritiers.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’un versement en capital de vos avoirs de prévoyance ?
Les points “pour” d’un versement en capital
Le premier point positif d’une sortie en capital est qu’en cas de décès le capital n’est pas perdu. Il sera, de la même manière que tous vos biens, transmis à vos héritiers. Cette option vous permet également une plus grande flexibilité financière. Il vous appartiendra de placer le capital sur les fonds de placement de votre choix ou encore pour amortir une hypothèque. Cette situation peut vous permettre d’en retirer de meilleurs rendements que la caisse de pension et, de fait, de vous donner la possibilité de compenser un éventuel renchérissement.
Autre point positif, le versement d’un capital est imposé à un taux réduit, séparément de vos autres revenus. Généralement, ce taux est réduit à presque ⅕ du taux standard.
Les points “contre” d’un versement en capital
L’inconvénient principal d’une prestation en capital est que c’est à vous-même d’assumer le risque d’une mauvaise stratégie de placement. De plus, le rendement, la flexibilité et la volatilité des marchés associés à l’inconnue de votre espérance de vie ne vous permettent pas de savoir avec certitudes si votre capital sera suffisant jusqu’à votre décès.
Ainsi, le choix d’une sortie en capital demande de prendre certains risques, mais de la même façon qu’un placement financier, plus il est risqué plus le potentiel de rendement est élevé.
Il peut être intéressant de combiner ces deux possibilités en prenant une partie de votre avoir de prévoyance en capital et le reste en rente viagère. Conformément à la loi, le versement en capital pouvant être accordé par chaque caisse de pension doit représenter au moins 25 % de la part obligatoire. Il n’est pas rare que les caisses de pension accordent 50 % du capital voire la totalité. Cette solution mixte vous permet de combiner les risques et les avantages de chaque solution. Le versement du capital vous permettra d’obtenir d’éventuels meilleurs rendements sans prendre le risque sur la totalité de vos avoirs et la partie en rente viagère vous permet de conserver une part garantie à vie.
Quels sont les différents éléments à prendre en compte pour faire votre choix ?
Selon la loi, les assurés ont le droit de percevoir au moins 25 % de l’avoir de vieillesse disponible au moment du départ en retraite. Pour savoir s’il est plus judicieux de percevoir une rente, un capital ou une combinaison des deux, différents critères doivent être étudiés.
Les premiers critères à prendre en compte sont bien évidemment votre situation familiale : êtes-vous marié(e), en concubinage ou célibataire ? L’âge de votre partenaire ? Avez-vous des enfants ?
D’autres critères seront placés, bien évidemment, sur votre état de santé et celui de vos proches. Puis, interviendront des critères plus personnels, sur vos objectifs et vos souhaits lors de votre retraite, votre appétence à prendre des risques financiers, et bien entendu votre situation patrimoniale et votre niveau de revenus. Enfin, les conséquences fiscales qui découleront de votre choix doivent également être étudiées.
La décision d’une sortie en rente ou en capital ne doit pas être prise à la légère, il est essentiel de vous faire accompagner par un professionnel afin de mettre en place une planification retraite.